Le Daodejing

Publié le par JLB

  

Certains historiens pensent  que Laozi référencé également comme « Maitre Lao »  n’a pas réellement existé . Confucius parle bien dans ses écrits d’un maitre Lao-Dan  qui ne serait autre que Lao-Zi  lui-même .

 Lao-Dan était à la tête d’une école qui prônait déjà certaines des valeurs du daojia (daoisme) et beaucoup de chercheurs s’accordent pour remettre en question la thèse porté par William Boltz qui voudrait que Lao-Zi  ne soit finalment que l’hybride de plusieurs personnes ce qui reviendrait surtout à dire que Lao-Zi n’a pas existé et se limite à être une légende . Il semble  en fait que Lao-Zi ait bien existé.

 Lao-Zi- ce  qui signifie littéralment « vieux maitre »- aurait écrit un court ouvrage  qui est un monument de la pensée philosophique : à l’origine ce livre portait simplement le nom de son auteur , mais avec la reconnaissance de son incroyable profondeur, le Laozi  fut renommé Daodejing (jing  exprime le fait que l’ouvrage était considéré comme un « classique » ) .  Daodejing  (Tao-te ching ) signifie Livre de la Voie et de la Vertu .

Cheng Xuanying philosophe du VIIème siècle prétend que la version d’origine fut raccourcie par l'alchimiste Ge Xuan afin qu'elle compte précisément  cinq mille caractères. Le Daodejing est le sujet de multiples recherches  rendant encore plus passionnantes par l’analyse des commentaires de l’œuvre du « vieux maitre » :  on peut citer l’analyse de Heshanggongson Commentaire par chapitre et par phrase du Laozi datant sans doute du IIe siècle ou parmi d’autres le Laozi zhigui  de Yan Zu (Ier siècle avant JC)  , le  Xiang'er ou encore la réflexion de Wang Bi  qui relie le Laozi au Zhuangzi et au Yi Jing dans  Les trois traités du Mystère . Nous pourrions envisager beaucoup d’aspects du Dao mais il m’a paru important dans le souci de synthèse qu’exige cette revue que de me centrer sur les deux  concepts que sont dao  et de  .

 


 

  Le concept du Dao renvoie à la « voie » ou la  « route »


«Dao est à l’homme ce que les rivières et les lacs sont aux poissons : sa condition naturelle de vie »
(Tchuang Tzu)

Tout d’abord le Dao (ou Tao) n’est pas un objet ou une substance. Il ne peut être perçut en lui-même  mais, on peut observer sa présence dans chaque chose du monde. Si le Dao anime chaque chose il n’existe pas en lui-même. Plutôt que de parler du Dao et de dire « le Dao » il est en fait  bien plus pertinent de dire « Dao » sans pronom. En effet Dao est un absolu mais surtout une vérité métaphysique ce qui se ressent dans le chinois avec l’absence de pronom.

 

Pour comprendre Dao il peut être intéressant de le considérer comme un système qui guide notre vie et nos vertus. On peut penser Dao comme la voie qui nous permet de vivre en parfaite conformité avec ce qui nous entoure. Si Dao n’est pas Dieu ou un dieu, on trouve dans les temples taoïstes de multiples divinités mais qui comme tout dans ce monde sont inscrites dans Dao.

Ainsi Dao renferme ces différents aspects : Il est source de création ; il est l’ultime ; on ne peut ni l’exprimer, ni le définir ; il est la voie de l’univers dans son ensemble et guide tout.

Laozi propose quelques éléments qu’il qualifie lui-même de « fictifs » et de « simplificateurs » mais qui permettent à l’homme de saisir intellectuellement ce qu’est Dao : l’absence de frontières ou de limites  dans Dao et la hiérarchie homme<terre<ciel<dao.

 

 

 

 

 Le De renvoie à la virtuosité, la vertu et le pouvoir

 

 

Vivre en adéquation avec le Dao c'est-à-dire en fait avec l’univers  -qui nous entoure -permet la réelle vertu.  Il peut être intéressant de comparer le de chez Laozi et le xing  chez Confucius : si chez Confucius la « nature » (xing) est surtout nature humaine c’est que Confucius à tendance à humaniser la nature. Chez Laozi il n’est jamais fait état de xing. De plus le concept de  ne renvoi pas comme le xing  confucéen à un aspect éthique ou moral.

De est bien plutôt la création spontanée et la capacité dans chaque chose à retourner au dao après sa production par le dao : le retour au dao étant intimement lié au processus de maturation et plus simplement de « devenir ». Chaque être a son propre de. On doit envisager le de par rapport au dao non pas comme de effet du dao mais comme dao contenant du de et donc dao présent dans chaque de.  La doctrine de Laozi est opposée en cela à l’anthropocentrisme confucéen : chaque être a son propre centre et l’humain n’est pas le centre de l’univers.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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